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Des jeunes engagés dans une révolution du service

12 août 2021 Terrain
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Les jeunes volontaires Fidesco se donnent avec courage et générosité à travers leurs missions. En regardant quelques-uns servir en offrant leurs compétences, persévérer dans les joies mais aussi les difficultés, les mots* que le pape avait adressés aux jeunes

ANGOLA : tout est à reconstruire depuis la guerre

Thomas – L’Angola se divise en provinces, dont Moxico, est la plus vaste (et la plus pauvre), Luena en est la capitale. Il y a de la vie du lever au coucher du soleil. Nous avons l’électricité la plupart du temps et de l’eau courante ainsi que de l’eau potable, provenant d’un puit équipé d’une pompe. Un vrai luxe. Étant ingénieur en construction, ma mission est le suivi d’un gros chantier que l’évêque m’a confié ! Il comprend une maison pour les religieuses, un internat et un centre de formation. Malgré le manque de moyens et de machines, nous trouvons toujours des solutions. Une phrase résume parfaitement tout ce que l’on entreprend : « En Afrique, rien n’est impossible mais tout est un peu difficile ! »

Vianney – Le paludisme fait des milliers de morts en Angola chaque année et c’est l’une des premières causes de mortalité. Quinze jours après mon arrivée, j’ai moi-même eu le paludisme sous une forme particulièrement forte. Le projet d’Artemisia prend donc une grande place. Nous essayons de développer la culture de cette plante médicinale et de former des gens à la cultiver. L’objectif est de donner accès aux plus pauvres à ce traitement alternatif, d’où son importance pour le diocèse et pour le pays. Notre victoire serait que les Angolais puissent en bénéficier et faire vivre le projet après nous.

CAMBODGE : très touché par la fermeture des frontières

Thérèse – Je suis au service d’une mission éducative des Salésiens. Grâce à eux plus d’un million de jeunes, parmi les plus défavorisés. J’enseigne l’anglais aux jeunes de l’école technique et aux petits de maternelle. Je travaille aussi pour l’école hôtelière et l’hôtel qui fonctionnent ensemble. Le niveau d’anglais de mes élèves, combiné à mon niveau de khmer, a fait de nos débuts une vraie aventure. Je me sentais comme une extraterrestre. Donner des cours en ligne, un drôle de défi. Mes élèves n’ont pas d’ordinateur ni Wifi, quelques-uns pas même d’électricité. J’utilise Telegram, une application de téléphonie mobile accessible.

Marie – Je suis arrivée pour un an dans la ville de Sihanoukville sur la côte Sud du Cambodge, au service de l’école technique Don Bosco. J’apporte une aide administrative et sociale. L’école propose un cursus de deux ans en secrétariat, électricité, soudure ou hôtellerie. La fermeture des frontières aux touristes a entraîné une baisse des revenus. La fermeture des écoles a poussé les jeunes à quitter leurs études pour travailler et aider leur famille. L’action des Salésiens vise à soutenir les familles les plus pauvres en distribuant nourriture et produits de premières nécessités, à promouvoir l’école et trouver des sponsors pour prendre en charge les scolarités, à fournir des outils aux familles des campagnes. Des familles pauvres rencontrées, je retiens leurs sourires, leurs remerciements et leurs yeux qui rient.

Tanneguy et Apolline – Les écoles Don Bosco ont bien trouvé leur place au Cambodge. Le père John Visser ici depuis 30 ans, nous a raconté qu’au début ils accueillaient surtout des orphelins du génocide des Khmers rouges. Aujourd’hui l’objectif reste identique : former un maximum de jeunes pour les sortir de la pauvreté, voire de la rue. L’école de Phnom Penh a une capacité d’accueil de 500 élèves et l’internat 150 (priorité aux élèves qui n’ont pas de quoi se nourrir). Sur le campus, plusieurs hectares sont réservés aux ressources agricoles : verger, champs de légumes, étangs de pisciculture, poules pondeuses et cochons... Notre objectif : multiplier les réseaux de vente et augmenter la production pour accroître les revenus de l’école. L’autre mission, toute aussi importante : accompagner les jeunes.

MADAGASCAR : ¾ des Malgaches vivent avec moins de 2 $ /jour

Pierrick – Le foyer de Tanjomoha est situé au nord de la ville de Vohipeno de 25 000 habitants qui ne cesse de s’agrandir, faisant cohabiter des cases traditionnelles en bois avec des constructions en béton. Au-delà, c’est bien la brousse. Nous sommes responsables du bon fonctionnement du foyer. Cela va de l’achat d’ampoules à la négociation d’un contrat de fourniture de bois, en passant par l’approvisionnement en riz dont nous consommons environ onze tonnes par mois (rupture de stock interdite !) Le reste du temps, nous sommes immmergés dans le travail de gestion : comptabilité et paie, contrôle des stocks, suivi des chantiers... La difficulté est de rester disponible malgré cette charge de travail.

Mériadec – Fondé il y a 34 ans par le père Vincent Carme**, le foyer a vocation d’accueillir de manière inconditionnelle des familles pauvres, des personnes handicapées, des malades, des jeunes non scolarisés, des enfants malnutris… pour les soigner et leur apprendre un métier. Ma mission est de permettre au foyer de continuer la sienne et à la région de se développer. Concrètement, nous nous occupons des salaires et emprunts des ouvriers, des dépenses, de la gestion des stocks, de plein de petits problèmes et des personnes (entre 10 et 40) qui passent chaque jour dans notre bureau.

KENYA : 40 % de la population sous le seuil de pauvreté

Anne-Cannelle – Dans le contexte pandémique, il a été difficile d’arriver sur ce lieu de mission. Avec Jeanne, mon binôme, nous avons atterri le 25 janvier à Nairobi. Les petites servantes du Sacré-Coeur sont là depuis plus de 40 ans pour venir en aide aux pauvres par l’éducation et la santé. Le dispensaire Assumption of Mary est notre lieu de mission. Ici, les principaux enjeux sont la prévention et le traitement du VIH, du paludisme, la lutte contre la tuberculose, les soins de santé pour les mères, les nouveau-nés et les enfants, la lutte contre la dénutrition, l’assainissement et l’hygiène de l’eau. La mission qui m’est confiée est orientée sur l’organisation des soins dans une grande liberté. J’ai le sentiment d’une deuxième naissance avec beaucoup de joies, d’émerveillements et de découvertes.

Jeanne – La maternité possède dix lits, deux tables d’accouchement et une de réanimation. Pour les hos-pitalisations, 15 lits sont disponibles. Diplômée en septembre, j’ai réalisé mes premiers pas de sage-femme, ici. Ma mission est de suggérer des prises en charge, compléter des suivis de grossesse sommaires, dépister les complications, enseigner des gestes techniques, évaluer les pratiques, cibler les dysfonctionnements, aider à améliorer l’organisation et la continuité des soins. La vie au dispensaire est à l’image des Kenyans, pole pole, ce qui signifie doucement doucement. J’apprends...

La vocation à l’égoïsme n’existe pas *

Les trois derniers thèmes des Journées mondiales de la jeunesse sont comme un fil rouge pour la mission : le pape invite les jeunes à se lever, à courir même, pour vivre l’appel à la mission, comme l’a fait Marie après avoir répondu “Me voici”. Le verbe “se lever” dans le texte biblique a aussi le sens de ressusciter, s’éveiller à la vie. Y’a-t-il de futurs volontaires ? Fidesco recrute.

 

Propos recueillis par Sylvie Blondiaux - Courrier des missions - Mai 2021

 

* Expressions du pape François pour exhorter les jeunes à s’engager

** Le père Vincent Carme (1931-2016) a passé sa vie de missionnaire lazariste à Madagascar. Pendant une tournée en brousse, il rencontre une petite fille handicapée et épileptique qui le supplie de la sauver. Avec l’accord de son supérieur, il se consacre au service des plus pauvres : le foyer Tanjomaha est né ainsi.

Crédits Photo : ©Volontaires Fidesco 




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